La méthode proposée ici pour lire le <em>Protagoras</em> part d'une idée simple. Celle que le Socrate de Platon met en pratique et qui entre dans la définition de l'éros philosophique : voir l'aporie comme une ressource voir l'impasse avant le passage. Suivant cette idée Platon pose des questions à son lecteur ou il les lui laisse à poser face à des apories ; ce qui revient à tenir de telles questions pour de premiers pas - vers une issue. Il s'ensuit par méthode que le questionnement doit progresser là où des indices sont déposés à cet effet. L'expliquent les contraintes propres à un enseignement de la philosophie (<em>Lettre VII</em>) et les critiques que cela fait porter sur l'écrit (<em>Phèdre</em>).<br>Platon invente la philosophie comme une discipline intellectuelle vouée à l'examen des problèmes à l'épreuve des apories ; il invente (ou réinvente) à cet effet le dialogue au sens où Schleiermacher et Koyré le font entendre une écriture destinée à imposer la lecture comme exercice philosophique : le dialogue ne dispense pas d'enseignement sans d'abord donner une épreuve. Au lecteur de s'instruire de son travail sur le texte.&nbsp;<br>Ni Schleiermacher ni Koyré n'ont accordé d'importance ou même d'intérêt au mythe dans le <em>Protagoras</em> ; au moins aura-t-on aidé à en voir la centralité. Le post-scriptum (ajouté à cette édition) y revient pour une relecture ; pour ainsi confirmer que le renversement en fin de dialogue (ἄνω κάτω) n'est pas loin de là la seule chose à devoir s'expliquer entre Prométhée et Épiméthée : l'évolution toute entière ou presque du jeu entre Socrate et Protagoras y est impliquée et s'en trouve éclairée.
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