MONSIEUR H. Négociant en haute mer

<p><strong style=background-color: rgba(255 255 255 1); color: rgba(15 17 17 1)><em>- Vous préférez les langoustes à la mayonnaise ou à l'américaine?</em></strong></p><p><span style=background-color: rgba(255 255 255 1); color: rgba(15 17 17 1)>A cette seconde une </span><strong style=background-color: rgba(255 255 255 1); color: rgba(15 17 17 1)>fantastique</strong><span style=background-color: rgba(255 255 255 1); color: rgba(15 17 17 1)> </span><strong style=background-color: rgba(255 255 255 1); color: rgba(15 17 17 1)>explosion</strong><span style=background-color: rgba(255 255 255 1); color: rgba(15 17 17 1)> qui me sembla double - peut-être l'écho? - fit trembler le restaurant. Comme un fou je me jetai dehors sautai dans ma voiture en criant:</span></p><p><strong style=background-color: rgba(255 255 255 1); color: rgba(15 17 17 1)><em>- Le bateau!</em></strong></p><p><span style=background-color: rgba(255 255 255 1); color: rgba(15 17 17 1)>Quand j'arrivai au port plus rien. A la place du quai un immense entonnoir. Un ciel obscurci par un léger brouillard - du gaz-oil retombant en bruine fine. A droite l'usine à gaz paraît en feu.</span></p><p><strong style=background-color: rgba(255 255 255 1); color: rgba(15 17 17 1)><em>- Mon bateau! Où est mon bateau? C'est impossible! Il n'a pas disparu?</em></strong></p><p><span style=background-color: rgba(255 255 255 1); color: rgba(15 17 17 1)>Sur l'eau quelques débris ridicules faisaient lentement surface avec d'affreux gargouillis. Un morceau de toile accrochée à un bout de bois qui devait provenir de la bôme flottait. C'était trop horrible je ne pouvais y croire. Non ce n'était pas possible!</span></p><p><strong style=background-color: rgba(255 255 255 1); color: rgba(15 17 17 1)><em>- Et les hommes?</em></strong></p><p><span style=background-color: rgba(255 255 255 1); color: rgba(15 17 17 1)>Sûrement je vais retrouver des survivants! Dans les ruines et les gravats de ce qui avait été le quai je trébuche sur un corps couvert de sang. Dans la main de l'homme il y a encore une laisse et rien au bout. Je me penche: l'homme n'a presque plus de tête. Pourtant il a l'air de vouloir parler. J'entends un murmure:</span></p><p><strong style=background-color: rgba(255 255 255 1); color: rgba(15 17 17 1)><em>- J'ai mal aux dents...</em></strong></p><p><span style=background-color: rgba(255 255 255 1); color: rgba(15 17 17 1)>Un rire hystérique me secoue. Autour de moi maintenant des sirènes hurlent: police ambulances pompiers. A l'intérieur de moi aussi tout hurle tout s'effondre.</span></p><p>______</p><p class=ql-align-justify><span style=background-color: rgba(255 255 255 1); color: rgba(15 17 17 1)>Depuis des années les proches d'Henri Helle l'encourageaient à écrire son histoire celle d'un homme devenu légendaire sous le pseudonyme de Monsieur H. </span><strong style=background-color: rgba(255 255 255 1); color: rgba(15 17 17 1)><em>Qui pourrait s'y intéresser ? Un jour peut-être...</em></strong><span style=background-color: rgba(255 255 255 1); color: rgba(15 17 17 1)> répondait-il repoussant sans cesse le moment de rassembler ses souvenirs. Pourtant à une époque où les récits vécus captivent des millions de lecteurs Henri Helle finit par se laisser convaincre. Pendant six mois depuis sa </span><strong style=background-color: rgba(255 255 255 1); color: rgba(15 17 17 1)>maison des Caraïbes sur l'île française de Saint-Martin </strong><span style=background-color: rgba(255 255 255 1); color: rgba(15 17 17 1)>- dont l'histoire mériterait à elle seule un livre - il se plongea dans l'écriture avec la passion et l'énergie qui ont toujours guidé ses entreprises.</span></p>