Paradoxe sur le comédien

Dans Paradoxe sur le comédien Denis Diderot explore la complexité de l'art théâtral à travers un dialogue entre deux interlocuteurs anonymes. L'œuvre examine la nature de la transformation scénique en particulier la question de la sensibilité et de l'authenticité chez les acteurs. Diderot soutient que le grand comédien n'est pas celui qui ressent véritablement les émotions de son personnage mais celui qui sait les imiter avec précision et maîtrise. Il distingue entre le comédien de nature souvent inégal et imprévisible et le comédien d'art qui par l'étude et la réflexion parvient à une constance et une perfection dans son jeu. Diderot critique l'idée que la sensibilité est essentielle à l'évolution théâtrale affirmant que c'est plutôt le jugement et la capacité d'observation qui permettent à l'acteur de reproduire fidèlement les émotions humaines. Il illustre ses arguments par des anecdotes sur des acteurs célèbres de son temps comme Garrick et la Clairon et souligne l'importance de l'étude et de la répétition pour atteindre l'excellence. Le texte met en lumière la tension entre la spontanéité et la technique et propose une réflexion sur la nature même de l'art dramatique où l'illusion est créée non par la vérité des sentiments mais par la virtuosité de leur représentation.