<p>Trait singulier de l&rsquo;intelligence et du sentiment de ce pays-ci&nbsp;: une conscience fran&ccedil;aise se r&eacute;veille dans les moments de col&egrave;re et de deuil. Oui certes nos diversit&eacute;s sont inh&eacute;rentes &agrave; la forme de notre sol et de notre esprit mais il faut bien aussi qu&rsquo;il y ait &laquo;&nbsp;une&nbsp;&raquo; France. Oui notre unit&eacute; fut un chef-d&rsquo;&oelig;uvre d&rsquo;art historique mais cette unit&eacute;-l&agrave; dut avoir ses raisons elle dut correspondre &agrave; des r&eacute;alit&eacute;s tangibles pour avoir r&eacute;sist&eacute; &agrave; tant de destructeurs&nbsp;! Une civilisation un esprit une langue un go&ucirc;t une soci&eacute;t&eacute; une politesse des m&oelig;urs ces expressions d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;ts profonds ou sublimes ces hauts produits de notre combinaison s&eacute;culaire ne peuvent donc se renoncer aussi facilement que l&rsquo;esp&egrave;rent nos ennemis. Menac&eacute;s ils se d&eacute;veloppent et la sensibilit&eacute; patriote qui se manifeste par la force de la douleur peut changer par sa r&eacute;action bien des choses &agrave; notre destin.</p><p>Mais surtout ne supposons pas qu&rsquo;elle doive jamais devenir assez claire pour commander et r&eacute;gner seule. Le sort de l&rsquo;Assembl&eacute;e de 1871 avertit que nous ne sommes pas un pays d&rsquo;opinion gouvernante. Pure droite patriotique l&rsquo;opinion fran&ccedil;aise livr&eacute;e &agrave; ses &eacute;l&eacute;ments propres est vou&eacute;e aux d&eacute;chirements. Mais de le bien sentir peut venir le salut. Et &agrave; vrai dire il vient. Ce que peut cr&eacute;er ce que cr&eacute;e d&eacute;j&agrave; la renaissance d&rsquo;un v&eacute;ritable esprit public c&rsquo;est la vue pr&eacute;cise la pens&eacute;e clairvoyante de son centre et de ses limites. On revient &agrave; cette pens&eacute;e avec nettet&eacute; et courage. Comme dans le discours de Ronsard sur les mis&egrave;res de ce temps on refuse d&rsquo;admettre que nos longs efforts historiques soient avort&eacute;s que la fin de la France approche et que tant de h&eacute;ros et de princes de citoyens et de soldats aient travaill&eacute; pein&eacute; combattu inutilement. La nouvelle g&eacute;n&eacute;ration surtout s&rsquo;est r&eacute;volt&eacute;e contre la r&eacute;signation &agrave; la mort&nbsp;; elle ouvre de grands yeux sur les encha&icirc;nements de causes et d&rsquo;effets qui ont amen&eacute; nos malheurs et la le&ccedil;on comprise semble devoir &ecirc;tre appliqu&eacute;e. Au surplus la g&eacute;n&eacute;ration ant&eacute;rieure d&eacute;fend avec mollesse l&rsquo;erreur dont elle fut berc&eacute;e et quand elle s&rsquo;entend &acirc;prement reprocher d&rsquo;avoir &eacute;lev&eacute; sur le tr&ocirc;ne ou scell&eacute; sur l&rsquo;autel la statue de la Division l&rsquo;id&eacute;e de la Querelle la notion du Parti elle cesse de se vanter comme jadis d&rsquo;avoir fait un pas m&eacute;morable sur la barbarie des vieux &acirc;ges&nbsp;: elle tombe d&rsquo;accord que l&rsquo;idole &eacute;tait un faux dieu et que les Ma&icirc;tres avaient raison d&rsquo;en attendre bien des malheurs. La seule excuse offerte consiste &agrave; all&eacute;guer que le mal est fait sans rem&egrave;de.</p>
Piracy-free
Assured Quality
Secure Transactions
Delivery Options
Please enter pincode to check delivery time.
*COD & Shipping Charges may apply on certain items.